6ème colloque international de Philosophie économique

 

 

 

 Philosophie économique à l’âge de l’anthropocène / 

Economic Philosophy in the Age of the Anthropocene

Sciences Po Lille (France), 28 Juin - 1e juillet  2023

 

La 6e conférence internationale "Philosophie économique" se tiendra à Sciences Po Lille du 29 juin au 1er juillet 2023. La conférence est organisée par Sciences Po Lille, l'Université de Lille et le CLERSE (UMR 8019).

Nous invitons les économistes, les philosophes et les chercheurs de tous les domaines académiques à envoyer des propositions sur différents aspects de l'Anthropocène en relation avec l'économie, la philosophie économique et la pensée économique. Un résumé d'environ 500 mots pour une communication et 600 mots pour une session devra être soumis sur le site de la conférence au plus tard le 19 février 2023. Les décisions d'acceptation ou de refus seront notifiées au plus tard le 13 mars 2023.

La conférence sera précédée d'un séminaire pour jeunes chercheurs qui se tiendra au même endroit le 28 juin 2023. Les personnes actuellement inscrites en doctorat, ou qui ont obtenu un doctorat deux ans ou moins avant la conférence, sont invitées à soumettre leurs travaux. Des informations supplémentaires sur ce séminaire sont disponibles sur le site sous l'onglet "Séminaire".

 

 

Nous sommes entrés dans une période où nos activités humaines, et, en particulier nos activités économiques, transforment, voire menacent les écosystèmes. C’est ce qu’il est convenu d’appeler l’anthropocène. Son avènement correspond à l’essor de la révolution industrielle, que certains associent également au développement du capitalisme, justifiant pour certains le néologisme de capitalocène. La destruction du commun – les climats, les milieux, les espèces, etc. – semble irréversible, menaçant l’habitabilité de la terre et la biodiversité. L’humanité devient le sujet de cet événement considérable, sans distinction d’appartenance culturelle ou nationale. Nous n’avons pas les institutions pour faire face à ce défi sans pareil dans l’histoire, et ne savons pas non plus quelle discipline scientifique peut faire de cet événement son objet. Les principaux courants de la science économique s’avancent avec leurs dispositifs de mesure du bien, de sa croissance, de sa distribution et de son utilisation. Sont-ils équipés pour mesurer la destruction du bien commun et y apporter des remèdes ?

 

Les différents courants de l’économie ne sont pas en capacité de fournir une mesure universelle, au-delà des découpages politiques des États-nations, de la production, distribution et consommation des richesses. L’humanité prise comme l’agent économique de l’anthropocène ne sait pas comment agir, elle est tétanisée et nous ne savons que faire ni comment faire. L’économie est mise en échec. Cette crise n’est pas seulement une crise de l’économie, ni une crise de l’humanité ou une crise du sens, c’est aussi et surtout une crise morale, intellectuelle et scientifique. Soit une crise de l’esprit qui a animé la Modernité. La philosophie économique est ici convoquée car les prétentions de l’économie à fournir les instruments de mesure pour guider l’action individuelle et collective sont contestées. L’économie peut-elle encore nous instruire et nous guider face aux enjeux de l’anthropocène ?

 

Certains économistes continuent à croire que cette science a les moyens de répondre de ces défis, qu’elle dispose des outils et de la méthode pour construire et proposer de nouveaux indicateurs en vue d’orienter les choix collectifs. Elle s’adresse aux législateurs de tous les pays dans l’espoir qu’ils s’unissent dans un programme commun de transition écologique et économique, sans remettre en cause l’esprit de la théorie économique, du capitalisme et des Temps Modernes. Mais cette économie, qui voit dans le législateur le sujet économique privilégié, n’est-elle pas en voie d’épuisement ? Peut-elle inclure le commun à ses dispositifs de mesure ? La monnaie et le système bancaire centralisé restent-ils des institutions pertinentes pour agir face à l’urgence ? L’anthropocène n’est-il pas le symptôme de la perte de la souveraineté économique des États ? etc.

 

La question d’une autre économie est posée. L’économie n’a pas toujours eu la forme capitaliste globalisée que nous lui connaissons aujourd’hui. Par le passé d’autres économies ont existé, ne constituant pas un système monétaire de production et d’échange sous l’autorité du Léviathan. D’où les questionnements suivants qui constituent autant de pistes de réflexion pour ce colloque :

 

-          Assiste-t-on au retour d’une économie non politique, soit une économie éthique de l’usage ?

-          Une économie locale plus soucieuse des milieux serait-elle la réponse aux défis contemporains ?

-          S’agit-il d’un retour à des formes économiques du passé, primitives, domestiques ou communautaires ?

-          La crise actuelle est-elle donatrice du sens de ce qui nous advient : le don d’une humanité commune qui nous oblige au service d’autrui et du semblable ?

 

Enfin, dans l’urgence de la situation présente, des réflexions autour des types de rationalité écologique, de l’injustice environnementale, des communs et du commun, de la transition écologique et de la délibération démocratique, et de toutes autres contributions philosophiques et économiques nourries de penseurs ayant contribuer à défricher ce champ de recherches seront bienvenues

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